Bourse: Les programmes de rachat se banalisent

L’évolution en dents-de-scie des indicateurs boursiers continue à alimenter l’engouement pour les opérations de rachat. En effet, sur la place casablancaise, pas moins de 14 programmes sont en cours actuellement. Les plus récents sont ceux de Label’Vie et de Sothema qui viennent de débuter il y a à peine quelques semaines. Ainsi, pour le seul mois de décembre, ce sont 11 sociétés cotées qui ont opéré un rachat de leur propres actions. Et le bilan reste très inégal entre ces dernières. «Les différences résident dans le fait que les émetteurs agissent en contre-tendance sur leur titre dans la limite de leurs moyens et en fonction du cash ou crédit dont ils disposent», explique un analyste. Et c’est BMCE Bank qui arrive en tête du peloton avec 2.611.729 actions récupérées durant le même mois selon un cours pondéré de 246,7 DH. Second du lot, Maroc Telecom rachète 212.620 actions. L’opérateur téléphonique crée toutefois l’exception en cédant 70.000 titres (au prix unitaire de 169 DH), à l’heure où tous les autres programmes sont uniquement orientés vers le rachat. Atlanta arrive en 3e place pour acquérir 66.149 actions au prix unitaire de 16,82 DH. De son côté, Label’Vie en rachète 31.727 (1.231 DH) à l’heure où Cartier Saada rentre en possession de 20.007 de ses titres (16,82 DH). Durant le mois de décembre, les petites et moyennes capitalisations ont toutes fait jouer les programmes de rachat pour réguler leurs cours. En revanche, trois grosses pointures (Addoha, BMCI et CGI) se sont abstenues d’opérer des rachats de leurs actions. Les valeurs immobilières phares de la place sont ainsi restées à l’écart de toute transaction. Aucune opération de rachat ou de vente n’a été opérée sur les réserves qu’Addoha ou CGI allouent à leur programme. S’agissant de BMCI, cette dernière ne dispose plus de réserve de titres.

Tanger: Tronico Atlas déménage à TFZ

Tronico Atlas s’installe dans la zone franche de Tanger (TFZ). Opérant dans la région depuis 2004, cette filiale française a vu sa charge de travail augmenter à vitesse grand V. Cette «délocalisation» lui permet d’agrandir ses unités de production pour répondre à une demande en forte croissance. Fabriquant de cartes électroniques sur mesure pour le secteur de l’aéronautique et de l’industrie ferroviaire, l’entreprise opère aussi sur un créneau très pointu, les produits matures. En clair, il s’agit de l’entretien de cartes ou de composants ayant atteint la phase de maturité ou même tombés en obsolescence. Une activité que le groupe réalise à partir de Tanger. Actuellement il emploie plus de 180 personnes dans un local de 5.000 m2.
D’autres opérateurs s’intéressent à cette activité et ont annoncé l’extension de leur unité. Il s’agit notamment du groupe Premo Méditerranée qui a déjà entamé les travaux pour ajouter 5.000 m2. Premo travaille dans le domaine des composants électroniques inductifs. Il a lancé dernièrement une série de produits pour l’industrie automobile. Son catalogue comprend des appareils grand public et des applications professionnelles spécifiques, ce qui lui ouvre un grand champ d’action.
En 2007, il a décroché la certification ISO 9001 version 2000, ce qui lui permet, selon ses responsables, de mieux satisfaire les besoins et les exigences de ses clients. L’entreprise emploie actuellement près de 100 employés et compte réaliser un chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros à l’horizon 2010, une fois sa vitesse de croisière atteinte. Dans ce sens, l’opérateur vise le marché américain. Pour les responsables de l’usine, TFZ offre l’opportunité de profiter des accords de libre-échange signés avec les Etats-Unis: logistique simplifiée, absence de formalités douanières, proximité avec les quartiers généraux de la société en Espagne mais aussi la présence d’une main-d’œuvre qualifiée.
En parallèle, la TFZ accueille des investisseurs d’une autre dimension tels que l’équipementier aéronautique Dl Aérotechnologie. Ce dernier développe ses installations pour mieux répondre à la demande de ses donneurs d’ordre, en l’occurrence Airbus pour la fourniture d’équipements tels que des canalisations d’air conditionné pour les avions. Son démarrage est prévu pour cette année-là.

L’huile d’olive flambe

Le prix de l’huile d’olive ne cesse de grimper. Ce produit du terroir, incontournable dans la cuisine méditerranéenne, connaît depuis quelques temps un vif succès auprès des consommateurs du monde entier. Conséquence, ses prix atteignent aujourd’hui des sommets vertigineux, notamment au Maroc. Le litre d’huile d’olive, vendu habituellement autour de 30 DH, est commercialisé aujourd’hui entre 40 et 50 DH. Des niveaux de prix que les consommateurs arrivent difficilement à suivre.


Par ailleurs, les professionnels prédisent une campagne moyenne pour 2009, voire médiocre pour certains. Les conditions climatiques y sont pour beaucoup. En effet, la récolte oléicole oscillera entre 70.000 à 75.000 tonnes. Certains professionnels tablent sur moins. La cueillette est ralentie par des terrains boueux. D’autant plus que la majorité des agriculteurs ne sont pas équipés pour travailler par temps pluvieux, dans certaines oliveraies. Résultat, les fruits pourrissent sur les oliviers. Ce qui réduit considérablement les volumes à récolter. Pourtant, les services du ministère de l’Agriculture sont optimistes et estiment la production entre 80.000-85.000 tonnes, soit quasiment le même niveau qu’en 2008.

Quoi qu’il en soit, à en croire des professionnels, aucune baisse n’est envisagée pour les prix de l’huile. «Au contraire, une hausse ne serait pas exclue», affirme Abdelhaq Lahmam Bennani, directeur de la Ficopam. Déjà au début de la campagne oléicole, le marché était en pleine effervescence caractérisée par une forte demande de l’olive de table. Du coup, la production destinée à la trituration s’est vendue autour de 6,20 à 6,30 DH avec des pics de 7 à 8 DH pour les variétés les plus prisées. Ce qui se répercute directement sur le prix du litre d’huile d’olive. Ce que confirme Nouredine Ouazzani, directeur de l’Agropôle de Meknès et secrétaire général de l’Udom (Union pour le développement de l’olivier de Meknès). D’ailleurs, ajoute-t-il, face à ce renchérissement de la matière première, de gros industriels ont décidé de ne pas faire de trituration cette année. Seules les unités traditionnelles, les mâarsas, tournent en ce moment. Enfin, l’on s’attend aussi à une baisse des exportations. Mais pour l’heure, il est difficile d’en évaluer la dimension. Une chose est sûre, la filière oléicole souffre de la concurrence développée par les exportations clandestines d’olives fraîches. L’an dernier, celles-ci ont dépassé les 3.000 tonnes expédiées essentiellement vers l’Algérie.

TPS, c’est parti... définitivement?


Le signal TPS qui devait s’éteindre le 31 décembre a disparu des écrans marocains un jour plus tôt privant les «mordus du piratage» des chaînes françaises. Un opérateur, Medi Net, devait prendre le relais et commercialiser des abonnements, à prix imbattable: 55 DH/mois .

Même les pirates de Derb Ghallef ne peuvent relever le défi. Et ce prix comprenait, selon nos informations, le récepteur et l’accès à Canal + via Medi Net à 500 programmes en provenance du monde entier, en plus d’une vingtaine de chaînes francophones». Le 12 décembre dernier, le groupe AB Sat, filiale de TF1, et Medi Net, ont signé à Paris un accord de partenariat. Ce dernier devait assurer la gestion des abonnés au Maroc. Auparavant, une convention a été conclue entre Eutelsat, propriétaire de Hotbird, et AB Sat. Histoire de s’assurer de l’extinction définitive du signal. Le choc a été amorti par l’annonce que «la diffusion du bouquet allait se poursuivre dans les pays du Maghreb, mais moyennant cette fois-ci un abonnement». Aujourd’hui, 1er janvier, les téléspectateurs sont déçus. Aucune offre n’est disponible sur le marché. Pourtant, ces derniers sont prêts à payer le prix qu’il faut pour accéder au bouquet TPS. D’ailleurs, beaucoup se sont rués vers les vendeurs de cartes piratées pour qu’on leur trouve une solution. Certains auraient acheté des cartes à 1.500 DH.

Du côté de Medi Net, son PDG, Rafik Amara, est aux abonnés absents. A Viaccess France - qui commercialise les cartes TPS, AB Sat et CanalSat - Erwan Bigan, le patron, aurait démissionné.
Quelle alternative pour les adeptes de la télévision par satellite? Privés des programmes TPS, le sevrage est dur. Les mesures anti-piratage mises en place par l’opérateur français semblent inviolables. L’écran de télévision reste noir, désespérément noir. L’annonce d’un abonnement légal à 55 DH/mois serait-elle un canular, visant à calmer les téléspectateurs?

Bachir THIAM